La santé des populations et des individus est intimement liée à la qualité de l'environnement. Ce constat est de plus en plus préoccupant considérant la synergie entre l'accélération des changements climatiques et la dégradation marquée des écosystèmes et de la biodiversité. Pourtant, les pouvoirs publics semblent confondre la santé avec les soins médicaux hospitaliers et réduire les facteurs clés des maladies chroniques à la génétique et aux habitudes de vie des individus. Ils n'ont aucun programmes de recherche publique conséquents en santé environnementale, aucune politique publique d'écosanté à la mesure de tels défis. Cette absence de vision, contribuant à l'épidémie de maladies chroniques, représente des dépenses pharmaceutiques et médico-hospitalières aussi exorbitantes que discutables. Elle risque de contribuer à la privatisation du système de santé et d'empirer ainsi le problème. En effet, il est plus urgent que jamais d'innover dans une perspective écosanté à long terme, en mettant au cœur de politiques publiques la nécessité de préserver les conditions de santé des êtres et des milieux de vie.

Louise Vandelac
Professeure à l’Institut des sciences de l’environnement / Chercheure au Centre de recherche interdisciplinaire sur la biologie, la santé, la société et l’environnement
UQAM
vandelac.louise@uqam.ca